L'opposition syrienne en exil a finalement accepté ce week-end de participer à la conférence dite de Genève 2 - qui se tiendra mercredi à Montreux (Suisse) - pour tenter de trouver une issue politique susceptible de mettre fin à la guerre civile qui a fait plus de 130 000 morts depuis trois ans en Syrie. A quelques jours de l'ouverture des pourparlers lancés à l'initiative conjointe des Etats-Unis et de la Russie, Ahmed Jarba, le président de la Coalition nationale de l'opposition, a cependant affirmé que ces négociations avaient «comme unique but de satisfaire les demandes de la révolution et avant tout de retirer au boucher [Bachar al-Assad, ndlr] tous ses pouvoirs».
«Douloureux». Damas estime pour sa part qu'il n'est pas question d'aller en Suisse «pour remettre le pouvoir à qui que ce soit» et qu'il revient au président syrien de mener la transition.
Depuis plusieurs semaines, les adversaires d'Al-Assad se déchiraient sur l'opportunité de s'asseoir à la même table que les représentants d'un régime dont ils veulent la chute depuis mars 2011. Car «faire des compromis sera douloureux», avait prévenu en fin de semaine dernière Munzer Aqbiq, un proche conseiller de Jarba. Les vives pressions occidentales et arabes pour leur participation semblent avoir porté leurs fruits. Les chefs de la diplomatie française et américaine, Laurent Fabius et John Kerry, ont immédiatement qualifié leur décision de «courageuse»