L'affaire Dieudonné a curieusement trouvé un écho la semaine dernière au Parlement israélien. Du haut de la tribune de la Knesset des députés ont invoqué l'«exemple français» pour proposer une loi interdisant l'usage des mots «nazi», «Shoah» et autres symboles du IIIe Reich dans des contextes «non éducationnels». Si la France, elle, interdit un spectacle à cause de tels mots, c'est un exemple pour Israël, ont dit les députés, en concluant qu'Israël doit d'être leader dans cette bataille contre la trivialisation du nazisme et lutter contre la montée de l'antisémitisme dans le monde. Mais il s'agit aussi – et surtout – de l'utilisation du «nazisme» dans la vie politique israélienne.
C’est plutôt là le problème. Pas l’antisémitisme. En Israël on balance du «nazi» à la tête des opposants ou adversaires ou ennemis, dans son propre pays. Ainsi, avant d’être assassiné, Yitzhak Rabin, qui voulait faire la paix, était traité de nazi dans la campagne menée contre lui par l’extrême droite israélienne qui a, de fait, appelé au meurtre du Premier ministre. Chez les ultrareligieux on abuse particulièrement de l’insulte «nazi» dans les manifestations politiques, que ce soit contre les rabbins progressistes qui défendent le droit des femmes orthodoxes, contre les policiers, contre l’Etat qui veut les forcer à faire leur service militaire…
Liberté d’expression
Dans le camp opposé, de gauche, les militants des droits de l’homme n’ont pas hésité à dire que le gouvernement se comportait comme les