«La liberté ou la mort ! C'est notre programme, dorénavant.» Les yeux fatigués, casque sur la tête, le visage couvert d'un masque chirurgical et bâton au poing, un jeune homme regarde les premiers projectiles d'une catapulte de fortune s'abattre au-delà d'une ligne de bus de la police calcinés au milieu de la rue Khrushevshkoho. Derrière lui, environ 500 policiers ukrainiens protègent l'entrée du quartier gouvernemental de Kiev, la capitale ukrainienne.
A l’entrée du stade du club Dynamo, une multitude de débris, des barricades et des piles de pavés arrachés des trottoirs témoignent de la violence des affrontements qui ont opposé des centaines de manifestants et forces de l’ordre depuis dimanche. Hier après-midi, les échauffourées se poursuivaient sporadiquement. Cela fait deux mois jour pour jour que les Ukrainiens protestent contre le refus d’Europe de leur Président, Viktor Ianoukovitch, et son tournant en faveur de Moscou.
Combattant. «Il fallait faire quelque chose. Les soi-disant leaders de l'opposition n'arrivaient à tenir aucune de leurs promesses», explique le jeune manifestant devenu en une nuit un combattant. Il est sévère : «Aujourd'hui, Vitali Klitschko [ancien boxeur et figure de l'opposition, ndlr] ose encore croire à la promesse de Viktor Ianoukovitch de négocier une sortie de crise, après tout ce qu'il nous a fait ! Ce n'est pas sérieux. Désormais, l'Euromaidan [le mouvement de contestat