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Libération

Bangkok décrète l’état d’urgence

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Le gouvernement thaïlandais contesté tente de contenir les opposants à la présidente.
Manifestation antigouvernementale devant le monument de la Victoire de Bangkok, en Thaïlande, le 19 janvier. (Photo Nir Elias. Reuters)
publié le 21 janvier 2014 à 21h06

L’état d’urgence entre en vigueur mercredi dans la capitale thaïlandaise, et ce pour soixante jours. Annoncée mardi par le gouvernement contesté de la Première ministre, Yingluck Shinawatra, cette mesure, qui donne davantage de pouvoir aux autorités au nom de la protection de l’Etat, survient alors que le pays s’enfonce depuis deux mois dans une crise qui a fait au moins neuf morts, souvent dans des conditions troubles. La question qui se pose désormais est de savoir si les dizaines de milliers de manifestants antigouvernement choisiront la voie de l’affrontement, quitte à défier l’état d’urgence.

Il semble en tout cas peu probable que la mesure permette de rétablir le calme dans les rues de la capitale, où les violences se multiplient. Parmi les manifestants, Suthep Thaugsuban, figure de la principale formation d'opposition, le Parti démocrate, entouré de ses militants, refuse toutes les mains tendues de Yingluck Shinawatra depuis le début du conflit. L'état d'urgence a peu de chance de le faire taire. «Nous n'avons pas peur. […] Nous n'arrêterons pas», a-t-il déclaré.

Le mouvement de révolte en Thaïlande, alliance hétéroclite de membres des élites de Bangkok, d’ultraroyalistes et de démocrates, est soudé par une haine du «système Thaksin», du nom du frère de la Première ministre, Thaksin Shinawatra, qu’il associe à une corruption généralisée.

Les anti-Thaksin refusent catégoriquement les élections prévues le 2 février, qu’ils savent gagnées d’avance pour la Première