Institutions obsolètes et politiques aberrantes, l’UE marche sur la tête. Ses citoyens le savent si bien qu’ils s’en détournent toujours plus mais, au bout de ce tunnel, de petites lumières commencent pourtant d’indiquer de possibles sorties de crise. Avec François Hollande, d’abord, la France s’est dotée d’un dirigeant comme tout le reste de l’Europe en a. On peut le regretter. Il y aurait des raisons de le faire, mais le fait est que, discret, modeste, ne se prenant pas pour Charles de Gaulle, Louis XIV ou François Mitterrand, ce président de la République ressemble en tout point aux Premiers ministres ou chancelier d’Espagne, Finlande, Allemagne ou Italie.
C’est l’ère des extrêmes centristes, un pied dans le modèle européen de la protection sociale, l’autre dans l’adaptation de ce modèle aux rapports de force contemporains et, qu’on le déplore ou s’en réjouisse, Hollande est maintenant sorti du placard pour dire son être profond et se rallier à ce courant dominant - le sien, car il ne faut jamais oublier que c’est par le catholicisme qu’il est venu à la gauche. Peut-être finira-t-il par opérer une ouverture au centre et s’appuyer sur une nouvelle majorité mais, à lui seul, il incarne d’ores et déjà la version française de ces gouvernements de coalition, démocrates-chrétiens et sociaux-démocrates, qui sont désormais la norme en Europe et, bien sûr, en Allemagne.
Cela facilitera beaucoup les rapprochements européens, ces permanents compromis hors desquels l’Union se défait, e