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Libération

Les tractations secrètes de Paris avec le régime syrien

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publié le 21 janvier 2014 à 21h16

C'est l'un des serviteurs les plus dévoués du système de terreur mis en place par le régime syrien. Chef de la Sûreté générale, le général Ali Mamelouk surpervise tout l'appareil répressif. A ce titre, il fait l'objet de sanctions de l'Europe, des Etats-Unis et la Suisse a gelé ses avoirs. Le Liban, le 4 février 2013, a émis à son encontre un mandat d'arrêt international pour assassinat. C'est pourtant ce terroriste en chef que sollicitent à présent les agences de renseignements européennes (britannique, allemande, espagnole et française) qui ont dépêché des officiers à Damas pour le rencontrer. Objectif : chercher des informations sur les 1 000 à 2 000 jeunes Européens, dont environ 400 Français, qui sont allés se battre en Syrie, la plupart aux côtés d'Al-Qaeda. Selon le Wall Street Journal, ce sont les Britanniques qui, les premiers, ont envoyé l'été dernier un ancien responsable du MI6 (les services de renseignements extérieurs). Les autres pays ont suivi mais seul Madrid a reconnu avoir participé à une telle réunion. Ces rencontres devaient se tenir dans le plus grand secret mais Damas, sans doute pour embarrasser les Européens, a fait fuiter l'information, via son vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Miqdad. Du côté français, c'est l'Elysée qui a piloté l'opération de rapprochement via un ancien chef de la DGSE et grand expert des affaires syriennes qui s'est rendu, semble-t-il à plusieurs reprises, à Damas. Un Français proche du dossier explique :