Menu
Libération

Au Maroc, un violeur ne sera plus exempté de prison s'il épouse sa victime

Article réservé aux abonnés
par AFP
publié le 22 janvier 2014 à 23h38

Les députés marocains ont voté mercredi soir en faveur d’un amendement du code pénal afin que l’auteur d’un viol ne puisse plus échapper à la prison en épousant sa victime, deux ans après un fait divers qui avait suscité un vif émoi, a-t-on appris de sources parlementaires.

Le 10 mars 2012, le suicide de la jeune Amina Filali, contrainte d’épouser son violeur, avait profondément choqué dans le royaume et au-delà. A la faveur de ce mariage, et conformément à l’article 475 du code pénal, l’agresseur présumé avait en effet échappé aux poursuites.

Après un feu vert du gouvernement islamiste et un vote favorable à la chambre des conseillers en mars 2013, les députés se sont à leur tour prononcés mercredi, en séance plénière, en faveur de la suppression de l’alinéa décrié. Cet amendement a été approuvé à l’unanimité des présents, ont précisé les sources parlementaires.

«Un pas dans la bonne direction»

«Aujourd'hui, Amina Filali peut enfin reposer en paix. Depuis 2012, il a fallu attendre et c'est grâce à la lutte menée par les ONG et la mobilisation de certains groupes parlementaires que nous avons pu aboutir», a réagi auprès de l'AFP la députée du parti Authenticité et modernité (PAM), Khadija Rouissi.

«C'est un pas très important, mais qui n'est pas suffisant (...). Nous appelons à une révision complète du code pénal pour les femmes», a pour sa part souligné Fatima Maghnaoui, responsable d'une ONG soutenant les victimes de violences.

Dans un communiqué, Amnesty International s'est également félicit