C'est un homme qui lâche rarement prise. Quand les manifestations contre son refus de signer un accord d'association avec l'Union européenne ont commencé sur ce qu'on n'appelle plus que le Maïdan, «la Place», Viktor Ianoukovitch est resté discret. Il n'a pratiquement plus quitté sa résidence, une propriété de 137 hectares, située à une quarantaine de kilomètres au nord de Kiev, sur les bords du Dniepr, qui abriterait, d'après les médias ukrainiens, un palais de cinq étages, une maison d'invités de trois étages, un golf, un yacht-club, un champ de course et une piste d'atterrissage pour hélicoptères. Puis il a fait plusieurs voyages à l'étranger, ramenant de Chine le 5 décembre une promesse d'investissements de 8 milliards de dollars (près de 6 milliards d'euros) et de Russie, le 17 décembre, une aide de 15 milliards, assortie d'une baisse du prix du gaz. Assez pour l'ancrer dans l'idée qu'il pourra tenir un an et financer, y compris à coup de hausses des salaires, la campagne pour sa réélection prévue début 2015.
Pugnacité. Balayé par la rue lors de la révolution orange, en 2004, il est déjà revenu deux fois au sommet. En 2006, comme Premier ministre de Viktor Iouchtchenko, le président des orange déjà divisés, alors en mal de majorité ; puis en 2010, en remportant le second tour de la présidentielle contre l'ex-Première ministre orange Ioulia Timochenko. L'homme a prouvé qu'il ne pardonnait jamais rien. L'égérie à la tresse a ét