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Analyse

Kiev embrasé, l’UE embarrassée

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La crise ukrainienne interroge l’Union européenne, divisée, à la fois sur sa frontière et son identité.
publié le 22 janvier 2014 à 20h56

Les Ukrainiens, en grande majorité des jeunes, massés depuis deux mois dans le cœur de Kiev clament tout à la fois leur désir d'Europe mais aussi qu'ils «sont» l'Europe. Alors que le régime de Viktor Ianoukovitch semble choisir la voie de la répression à outrance selon un modèle russe, les Européens haussent le ton. François Hollande a exprimé hier sa «très vive préoccupation» alors que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, assure que si le gouvernement ukrainien ne respecte pas les principes de démocratie, l'Union se devrait de «réagir de façon très claire». Washington est, au moins en parole, tout aussi ferme et affiche son «inquiétude à propos des violences».

Limites. L'embarras européen et les divisions sur le fond des Vingt-Huit n'en restent pas moins palpables. La contestation dans les rues de Kiev a été attisée par le refus du président prorusse de signer, lors du sommet de Vilnius fin novembre, l'accord d'association avec l'Union européenne. Un accord négocié depuis des années dans le cadre du «Partenariat oriental» de l'UE destiné aux anciennes républiques soviétiques et lancé en 2009 à l'initiative notamment de la Pologne et de la Suède (dans une relative indifférence des autres Etats-membres, notamment de la France).

Cette crise, au-delà du destin de l’Ukraine elle-même, interroge en fait l’Europe sur ses limites géographiques comme sur son identité. Bruxelles ne propose à Kiev