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Libération

L’argent caché de ses dirigeants mis au jour, la Chine bloque Internet

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publié le 22 janvier 2014 à 20h36

La Chine est devenue une ploutocratie et les familles des plus hauts dirigeants chinois - dont celle du Président - dissimulent une partie de leur immense fortune dans le paradis fiscal des îles Vierges britanniques, avec l’aide de banques occidentales. C’est ce que confirme le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) dans un document publié hier. L’ICIJ, organisme indépendant de 160 journalistes membres, de 60 pays, base ses récentes enquêtes sur les 2,5 millions de documents financiers secrets émanant de paradis fiscaux qu’il a réussi à dénicher l’an dernier.

Loin d'être exhaustive, cette investigation ne s'est penchée que sur le cas des îles Vierges, à l'exclusion des autres paradis fiscaux de la planète. On y découvre néanmoins des sociétés établies aux noms de nombreux «princes rouges» : Deng Jiagui, beau-frère du Président et chef du Parti communiste, Xi Jinping ; Wen Yunsong et Liu Chunhang, respectivement fils et gendre de l'ancien Premier ministre Wen Jiabao ; Hu Yishi, cousin de l'ex-président Hu Jintao ; Li Xiaolin, fille de l'ancien Premier ministre Li Peng ; Wu Jianchang, gendre de l'ex-numéro 1 Deng Xiaoping, etc. Si l'enquête de l'ICIJ montre qu'il y a bien collusion entre pouvoir et argent au plus haut niveau en Chine, elle parle un peu vite de «corruption», alors que le simple fait de posséder une société dans un paradis fiscal n'est pas, en soi, répréhensible. Comme une forme d'aveu, le pouvoir chinois s'est toutefois empress