Entre l’Union européenne et la Russie, l’Ukraine de Viktor Ianoukovitch a choisi. Après avoir accepté le deal économique proposé par Moscou, Kiev a décidé de lui emprunter également ses méthodes de «gestion» de la société récalcitrante. Depuis des semaines, le président Ianoukovitch laissait faire la contestation qui s’est emparée du cœur de la capitale, souhaitant peut-être qu’elle s’essouffle. Mais vendredi, la Rada (le Parlement ukrainien) a promulgué une série de lois dont le caractère liberticide n’est pas une vue de l’esprit. Et qui semblent s’inspirer directement de l’arsenal législatif russe pour lutter contre les détracteurs du pouvoir. L’Ukraine n’a donc pas exactement fait un pas en direction des valeurs européennes, préférant le modèle «à la russe» d’autoritarisme assumé.
Urgence. Dans un Parlement en proie au désordre depuis des semaines, mais toujours dominé par le Parti des régions, formation favorable au pouvoir, les députés ont voté à main levée des lois introduisant ou durcissant les sanctions à l'encontre des manifestations. Alors que depuis presque deux mois la place centrale de Kiev est aux mains des contestataires, qui y ont installé un véritable campement, les nouvelles lois prévoient des peines allant jusqu'à quinze jours d'emprisonnement pour l'installation non autorisée de tentes ou d'estrades dans des endroits publics. Début décembre, l'opposition s'est également emparée de la mairie de Kiev pour en faire un de