Un assaillant lancé contre la police ukrainienne avec un lance-pierre ou un arc avec des flèches, passe encore. Mais les photos de jeunes hommes casqués, le visage recouvert d'un passe-montagne, un pistolet ou un semblant d'arme automatique à la main, c'est choquant. L'EuroMaidan, ce mouvement de protestations antigouvernementales, que l'on décrit, de manière de moins en moins justifiée, comme une mobilisation proeuropéenne, n'était-il pas constitué d'étudiants, de retraités, de classes moyennes et de citoyens lambda, désireux d'assurer un meilleur avenir pour l'Ukraine ? Que s'est-il passé pour que les manifestants en viennent à recourir à cette extrême violence ? Et si les allégations de «militants fascistes» et «d'extrémisme», véhiculées par le régime de Victor Ianoukovitch à l'encontre de ses opposants, étaient fondées ?
A la différence de la révolution Orange de 2004, l’EuroMaidan est structuré de manière complexe et diverse. Etudiants, retraités, cadres, ouvriers, militants politiques et artistes, partisans nationalistes d’extrême droite et sections «AntiFa» (antifascistes), on peut trouver de tout sur le campement de Maidan Nezalezhnosti, la place de l’Indépendance. Le dénominateur commun principal étant le rejet de la dérive autoritaire du régime. Personne n’ayant réussi à s’imposer, les différentes tendances s’expriment dans le cadre de leur secteur géographique du camp.
«Pour eux, la violence est une forme d’action normale»
Praviy Sektor, groupe de militants nationalistes, rattachés à des mouvances d'ex