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Enlèvements, torture et provoc : la répression cachée en Ukraine

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Après la disparition d’un nouvel opposant, les manifestants dénoncent les promesses faites vendredi par le président, Viktor Ianoukovitch.
Sur une barricade de Kiev, vendredi. (Photo Sergei Supinsky. AFP)
publié le 24 janvier 2014 à 21h26

C’est un double langage. Alors que, après sa rencontre de vendredi avec le commissaire européen à l’élargissement, le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a promis un remaniement et l’amendement des lois répressives passées en force le 16 janvier, la répression continue, plus discrète, mais encore plus implacable.

«En date du 24 janvier, au moins 22 personnes impliquées dans le mouvement de l'EuroMaidan sont portées disparues en Ukraine», affirme Alissa Novitchkova, professeure et volontaire à l'EuroMaidan SOS, une structure bénévole créée après la première intervention policière contre une manifestation pacifique, le 30 novembre. La longue rencontre, jeudi soir, entre le président prorusse et les leaders de l'opposition n'a abouti à rien. Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk et Oleh Tyahnybok se sont visiblement sentis dupés. «Non seulement le pouvoir n'a fait aucune, et je dis bien aucune, concession depuis plus de deux mois que des centaines de milliers de personnes manifestent, s'indigne Kateryna Kruk, une des figures civiques de l'EuroMaidan. Mais en plus, ils poursuivent une stratégie de persécutions ciblées, pour kidnapper, battre ou même tuer les participants du mouvement !»

Les images chocs du visage défiguré de la journaliste engagée Tetiana Tchornovol ont fait le tour des médias et réseaux sociaux. Elle avait été battue et laissée pour morte le 25 décembre au petit matin, sur le chemin de son domicile. Mardi matin, Igor Loutsenko, un m