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Libération
Vu de Budapest

Le gouvernement hongrois accusé de minimiser la Shoah

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A quelques jours des commémorations des 70 ans de la Shoah, la communauté juive et de nombreux historiens protestent contre la relativisation de l'holocauste.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. (Photo Attila Kisbenedek. AFP)
publié le 24 janvier 2014 à 11h37

La communauté juive de Hongrie menace de boycotter les commémorations officielles du 70e anniversaire de l'holocauste. Et, dans un manifeste, une trentaine d'historiens demande au gouvernement de Viktor Orbán d'arrêter «de falsifier le passé et de relativiser l'histoire de l'holocauste en Hongrie».

A l'origine du scandale, le révisionnisme de Veritas, un nouvel institut d'histoire créé par le gouvernement de droite populiste de Viktor Orbán. Le directeur de Veritas a qualifié de simple «action de police pour expulser des étrangers» la déportation, par les autorités hongroises, d'environ 18 000 Juifs en août 1941. Ces derniers furent livrés aux SS à Kamenec-Podolsk, région russe que les forces d'Hitler venaient d'envahir. L'écrasante majorité de ces Juifs, parmi lesquels on comptait des étrangers et des milliers de citoyens hongrois, fut fusillée par les SS. Aucun historien sérieux ne met en doute la responsabilité de l'Etat hongrois, allié à Hitler, dans la déportation. De plus, «les Allemands n'avaient pas demandé à la Hongrie d'effectuer ces déportations car ils étaient trop occupés à éliminer les Juifs russes. Des camions allemands ont même ramené des Juifs hongrois vers la frontière mais ces derniers ont été refoulés vers la Russie par les autorités magyares», souligne l'historien László Karsai.

Malgré les excuses du chef de Veritas, toutes les associations culturelles et religieuses de la communauté juive, qui compte environ 120 000 p