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Libération
Décryptage

Non, les rats cannibales ne menacent pas le Royaume-Uni

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Depuis jeudi, une rumeur ressuscite le «Lyubov-Orlova», navire perdu en mer en 2013, et le propulse avec sa cargaison de rongeurs sur les côtes britanniques.
Le «Lyubov Orlova« au large de l'île Petermann, dans l'Antarctique, le 17 février 2010. (Photo Lilpop, Rau&Loewenstein)
publié le 24 janvier 2014 à 15h44

«C'est un navire fantôme. Personne ne tient la barre. Mais, à son bord, sûrement des centaines de rats devenus cannibales. Personne ne sait où il est. Il pourrait bien faire route vers les côtes du Royaume-Uni, prêt à s'écraser et à répandre ses passagers affamés» : depuis jeudi, comme le Nouvel Obs, des dizaines de sites autour du monde ont emboîté le pas à leurs confrères britanniques (le Sun, The Independent, the Mirror, etc.), reprenant la même histoire abracadabrante. Le Lyubov-Orlova, paquebot promis à la ferraille parti à la dérive dans l'Atlantique il y a un an, foncerait vers les côtes britanniques.

Le paquebot de 90 mètres, baptisé en hommage à une star de cinéma des années 30, quitte l’île canadienne de Terre-Neuve le 23 janvier 2013, en pleine tempête. Le lendemain, le câble qui le relie au remorqueur devant le livrer à des ferrailleurs en République dominicaine se rompt, abandonnant à la mer le bateau sans occupants, infesté de rats et très dégradé par deux années passées à rouiller dans le port de Saint-Jean.

Le 30 janvier, comme l'épave se rapproche dangereusement d'une plateforme pétrolière, un bateau de sauvetage la récupère, et la confie à un remorqueur de Transport Canada. Vingt minutes après, l'autorité maritime canadienne annonce que leur câble s'est lui aussi rompu, et laisse le Lyubov-Orlova à l'abandon dans les eaux internationales.

Balise de détresse

Le sort de l'épave émeut l'association Robin des bois, qui alerte sur les dang