Dans le langage diplomatique européen, on dit seulement espérer «un débat franc et transparent» avec Vladimir Poutine. Le sommet prévu demain à Bruxelles entre le président russe et les dirigeants de l’Union européenne - et qui sera quasi exclusivement consacré à l’Ukraine - serait donc un sommet pour rien. Une réunion durant laquelle chacun rappellera ses positions, avant que le parrain attitré du président Ianoukovitch ne reparte tranquillement chez lui. Si c’est le cas, l’Europe ratera une nouvelle occasion d’assumer le rôle qui devrait être le sien sur la scène internationale. Après plus de deux mois de révolution, il y a urgence à trouver une issue à un conflit ukrainien qui se radicalise chaque jour un peu plus, avec des affrontements de plus en plus nombreux entre forces de l’ordre et manifestants. Dans ces conditions, l’UE doit montrer son courage et envoyer un message sans équivoque à Poutine, qui semble prêt à faire de l’Ukraine le symbole d’un affrontement Est-Ouest digne de l’ère soviétique. A quelques jours des Jeux olympiques de Sotchi, le chef d’Etat russe, malgré la rhétorique guerrière qu’il affectionne, n’a aucun intérêt à jouer l’affrontement avec la communauté internationale et dispose de suffisamment d’arguments pour convaincre le président Ianoukovitch d’ouvrir la voie à de nouvelles élections qui semblent désormais indispensables - pour éviter notamment toutes les récupérations et les dérives extrémistes au pied des barricades de Kiev. Les semblants de
EDITORIAL
Courage
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publié le 26 janvier 2014 à 20h26
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