«Allons marcher un peu plus loin, par là-bas, il y a encore un peu de soleil.» Dans le centre de Kiev, une mère entraîne ses deux petites filles vers l'entrée d'une barricade, de la place de l'Europe vers Maidan Nezalezhnosti, la place de l'Indépendance de Kiev. Le soleil brille sur le centre de la capitale ukrainienne. Des centaines de badauds, dont de nombreuses familles, déambulent, en guise de promenade du dimanche, entre barricades, braseros et groupes de manifestants qui s'activent à renforcer les défenses, à s'assurer que des agitateurs ne pénètrent pas dans l'enceinte du campement et à déneiger les rues pour éviter qu'elles se transforment en patinoires.
Ruban. La scène paraît surréaliste. Jusqu'à 6 heures du matin, hier, la tension était à son comble alors que des milliers de protestataires encerclaient la Maison de l'Ukraine, ancien Musée de Lénine. Environ 200 policiers s'y étaient rassemblés pendant la soirée de samedi. Ils se préparaient vraisemblablement à attaquer, par l'arrière, les barricades de la rue Hrushevskoho, l'épicentre des affrontements avec les forces de l'ordre depuis le 19 janvier. Après l'évacuation sans heurts de la police, les protestataires ont pris possession de la Maison. Ils occupent désormais six bâtiments officiels du centre de Kiev, dont la mairie et le ministère de l'agriculture.
A quelques centaines de mètres, au bout de la rue Hrushevskoho, au-delà des imposantes barricades érigées devant