Le troisième anniversaire de la révolution égyptienne s'annonçait morose, il aura été sinistre : 50 morts au moins, des centaines de blessés et plus de 1 000 arrestations. Samedi, sur la place Tahrir, lieu symbole du soulèvement de 2011, ce sont les partisans du général Abdel Fattah al-Sissi qui, par dizaines de milliers et sous haute protection policière, ont fait une nouvelle démonstration de force. Arborant des portraits du ministre de la Défense ou agitant des drapeaux égyptiens, une foule hétéroclite a réaffirmé son soutien au nouvel homme fort du régime et sa défiance à l'égard des «terroristes» Frères musulmans.
Représentés par l’alliance anti-coup d’Etat, ces derniers ont également défilé, samedi, pour réclamer le retour de la légitimité et du président déchu, Mohamed Morsi. Leurs marches ont été violemment dispersées par les forces de l’ordre, souvent aidées par des habitants. Les affrontements ont été particulièrement sanglants dans les quartiers d’Alf Maskan et de Mataryia où des dizaines de personnes ont été tuées.
Nouvelle ère. La journée de commémoration a aussi été marquée par les manifestations de militants libéraux et de gauche, emmenés par le mouvement du 6 avril, à l'origine du soulèvement du 25 janvier 2011. Discrets depuis le coup d'Etat militaire du 3 juillet, ils étaient plusieurs milliers à chanter des slogans à la fois hostiles au régime militaire et aux Frères. Mais les «ni-ni» ont été rapidement pris pou