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Libération
Récit

Pékin enjolive son histoire avec Paris

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Il y a cinquante ans, de Gaulle reconnaissait la République populaire. Un anniversaire polémique.
publié le 27 janvier 2014 à 20h46

Spectacle intitulé «Nuit de Chine» au Grand Palais à Paris, concert de la garde républicaine à Pékin, exposition sur Charles de Gaulle au Musée national de Tiananmen : les gouvernements français et chinois ont célébré hier le cinquantenaire de l'annonce de l'établissement de leurs relations diplomatiques. L'occasion idéale de parler commerce et de «mettre en avant les atouts de l'industrie française», s'est extasié le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, en visite officielle à Pékin. La partie chinoise s'est, pour sa part, efforcée d'éblouir de promesses le VRP français - et au passage d'imposer aux faguo pengyou («amis français») quelques entorses à l'histoire.

Rupture. La célèbre annonce est faite, en pleine guerre froide, par le président de Gaulle, le 27 janvier 1964. Elle prend de court toutes les capitales car la Chine populaire n'est à l'époque reconnue que par une poignée de pays. Ce n'est qu'en 1972 que Washington se décidera à emboîter le pas à de Gaulle, après la fameuse visite de Richard Nixon à Pékin. Les deux chefs d'Etat sont principalement motivés par une même volonté d'isoler le bloc communiste soviétique, en profitant de la rupture qui s'esquisse entre Moscou et Pékin.

Bien que de Gaulle précise à l'époque qu'«il n'y a dans cette décision rien qui comporte la moindre approbation à l'égard du système politique qui domine actuellement la Chine», son geste précurseur est évidemment accueilli