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En Ukraine, le pouvoir ébranlé par la rue

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Abrogation des lois liberticides, démission du chef du gouvernement… le président Ianoukovitch lâche du lest, mais les manifestations s’amplifient.
A Kiev, la semaine dernière. (Photo Vasily Maximov. AFP)
publié le 28 janvier 2014 à 20h56

L’hymne national, une minute de silence et un vote à la majorité absolue, par 391 voix sur 412 présents. Les députés du Parlement ukrainien ont rarement montré une telle unité, eux qui se sont rendus célèbres en Europe pour leurs combats à mains nues et les blocages de l’hémicycle.

Hormis les élus communistes, tous se sont empressés, hier, d'abroger neuf des onze lois liberticides qu'ils avaient passées en force, par un vote à mains levées à peine comptabilisées, le 16 janvier. Des textes qui avaient été décriés par l'opposition comme la «légalisation d'une dictature». «Ces lois étaient bonnes et adaptées à la situation», se défend avec calme le député du Parti des régions Volodymyr Oliynyk, l'un des coauteurs des lois controversées, juste après qu'il a, lui aussi, voté leur annulation. «Mais nous n'avons pas été compris. Alors nous retirons nos textes, tout simplement. Contrairement à l'opposition, nous sommes à la recherche active d'un compromis pour résoudre ce conflit de manière pacifique», explique-t-il maintenant.

Bête noire. La majorité présidentielle a en effet donné une impression d'ouverture inédite, en accueillant sans faire d'esclandre l'annonce de la démission du Premier ministre, Mykola Azarov. Produit de la bureaucratie soviétique, stigmatisé comme l'homme de Moscou, cet ancien chef du fisc s'était aliéné une partie de l'opinion publique pour son dédain avéré à l'égard la langue et la culture ukrainiennes.