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Libération

Le Venezuela libère le chanteur des Farc

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publié le 28 janvier 2014 à 20h06

C'est un grand moustachu souriant, qui peine à effrayer le bourgeois. Le «chanteur de la guérilla» Julián Conrado, auteur de plusieurs CD clandestins, a pourtant créé une nouvelle controverse dans le processus de paix qui avance à Cuba entre le pouvoir colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Capturé au Venezuela «chaviste» en 2011, où la justice faisait mariner depuis la demande d'extradition de la Colombie, il a obtenu coup sur coup la levée de cette demande par Bogotá, sa libération, puis son transfert à La Havane, à la demande de ses camarades. «Le guérillero auteur interprète Julián Conrado a été formellement intégré à la délégation de paix des Farc», a sobrement communiqué cette dernière à son arrivée à Cuba, le 10 janvier.

La nouvelle a aussitôt braqué les ultraconservateurs menés par l'ex-président Alvaro Uribe (2002-2010). «Je ne crois pas que la paix s'obtienne en donnant l'impunité à des responsables de recrutement de mineurs et de narcoterrorisme», a-t-il lancé. A cinq mois de l'élection présidentielle, où son candidat peine à décoller face au président sortant, le libéral Juan Manuel Santos, l'occasion était belle de flatter une opinion toujours épidermiquement hostile aux Farc.

Julián Conrado, le «délinquant à la dangerosité élevée» décrit par l'ancien chef d'Etat, n'est pas le plus redouté des guérilleros colombiens. Entré dans le maquis dans les années 80 quand les militants de gauche se faisaient décimer pa