Quel bilan tirer du référendum sur la nouvelle Constitution égyptienne, qui s’est tenu les 14 et 15 janvier 2013, et quel avenir pour la révolution ? De retour d’Egypte, nous livrons, ici, nos premières impressions.
Sur le plan formel, le scrutin semble s'être déroulé dans des conditions de transparence et de sécurité, a priori, peu évidentes. Il s'inscrivait, dans un contexte tendu par l'élimination politique des Frères musulmans et une reprise en main du destin de l'Egypte par l'armée, à la suite de la mobilisation populaire sans précédent appelant, en juin, à la destitution du président Morsi. Les résultats du référendum ont permis au gouvernement égyptien de transformer ce qui a pu être interprété comme un «coup d'Etat militaro-populaire» en un début de processus de validation démocratique. Avec un taux de participation de 38,6% qui dépasse les taux des référendums antérieurs, et dans un pays habitué, malgré le processus révolutionnaire, à ne pas voter massivement, la Constitution dispose du seuil minimum de légitimité. Si un nombre absolu de citoyens égyptiens a davantage approuvé cette Constitution que celle portée par le gouvernement des Frères musulmans en 2012, ceux qui n'ont pas dit «oui», en s'abstenant d'aller voter, restent plus nombreux que ceux qui se sont clairement prononcés positivement.
Globalement, ce texte représente une avancée par rapport aux Constitutions antérieures, avec les réserves que l'on indiquera plus bas. Elle pose les principes d'égal