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Libération

Un vent de révolte qui souffle aussi dans l’Est

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Le Parti des régions tente de verrouiller la partie russophone du pays.
publié le 28 janvier 2014 à 20h56

«Allô, allô, vous avez essayé de me contacter ?» Au troisième étage de l'hôtel Natsionalny, à deux pas de la Rada, le Parlement ukrainien, le Parti des régions du président Viktor Ianoukovitch tient une conférence de presse. Le député Nestor Shufrych appelle de son téléphone portable un homme qui, selon lui, l'a menacé de mort. «Vous avez commis des crimes terribles, le ministre de l'Intérieur doit répondre du décès des citoyens tombés la semaine dernière», martèle son interlocuteur.

Il y a quelques jours, les numéros des députés du Parti des régions ont été diffusés sur Internet. «Cette atteinte à la vie privée est inacceptable, tonne Nestor Shufrych. Les représentants de la majorité reçoivent dans l'Ouest du pays des menaces permanentes, beaucoup ont été obligés sous la contrainte de cesser leurs activités.»

«Mémoire». Lundi, le groupe du Parti des régions au conseil régional de Lviv a annoncé sa dissolution. Dans l'Ouest, majoritairement ukrainophone, les protestataires contrôlent déjà les bâtiments d'une dizaine de conseils régionaux, notamment à Lviv, Ivano-Frankivsk ou Ternopil. La situation est en revanche beaucoup plus instable dans le centre et dans l'Est du pays, où des affrontements violents avec les forces de l'ordre ont été signalés ces derniers jours. Lundi matin, la police a libéré par la force l'administration régionale de Tcherkassy, une agglomération située au sud-est de Kiev. Au moins