Le ton est toujours offensif… mais les ambitions nettement réduites. Les perspectives pour 2014 énoncées par Barack Obama dans son traditionnel discours sur l'état de l'Union, mardi soir, ont confirmé la métamorphose du président de tous les espoirs en gestionnaire du possible. 2014 peut être une «année d'action» ou même une «année de percée», a promis Obama. Mais l'action risque d'être surtout présidentielle, a-t-il admis, annonçant que faute de soutien au Congrès, où les républicains entravent toujours toutes ses initiatives, il agira par décrets présidentiels, d'une portée bien sûr plus limitée que des réformes législatives. 2014 sera surtout de nouveau une année d'élections : l'intégralité de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat seront renouvelés en novembre, ce qui accapare déjà tous les esprits à Washington.
«Les discours d'Obama sont vraiment comme le sexe : aussi mauvais soient-ils, c'est toujours excellent», a pu se moquer le stratège républicain Alex Castellanos. Comme lui, la plupart des commentateurs américains, même conservateurs, ont reconnu que le discours d'Obama était encore une fois brillant, gonflé d'optimisme, un parfait antidote au déclinisme.
Mais ils constatent aussi que l'agenda du Président n'est plus que l'ombre de ce qu'il était en 2009. Le discours de mardi «semble avoir atteint un nouveau degré de vide», «il doit plus à Procter & Gamble qu'à Jefferson et Madison», a assassiné le journali