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Al-Sissi écrit son nom dans le stable

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Promu maréchal lundi et quasi candidat à la présidentielle, le chef des armées incarne pour une très large partie de la population l’équilibre perdu de l’Egypte, malgré sa politique répressive.
publié le 30 janvier 2014 à 19h56

En Egypte, la semaine a été une nouvelle fois marquée par la violence : plus de 60 morts lors du troisième anniversaire du 25 janvier (date de la chute de Hosni Moubarak), des attaques terroristes visant les forces de sécurité et le meurtre, mardi, du général de police Mohamed Saïd, qui a tout d’un assassinat politique. Dans ce contexte chaotique, de nombreux Egyptiens placent tous leurs espoirs dans un homme : Abdel Fatah al-Sissi, 59 ans, ministre de la Défense et chef des armées, promu lundi au grade suprême de maréchal. Le jour même, l’armée a annoncé qu’elle soutenait sa candidature à la présidentielle prévue au printemps.

L’intéressé n’a pas encore confirmé qu’il concourrait, mais tout le laisse penser. Mi-janvier, Al-Sissi avait déclaré qu’il se présenterait si le peuple le lui demandait. Le triomphe du oui au référendum constitutionnel, avec 98% des votes, et la démonstration de force de ses partisans le 25 janvier sur la place Tahrir, peuvent être interprétés dans ce sens. Ses adversaires, libéraux ou islamistes, peuvent toujours arguer que ce soutien populaire prospère sur le dos d’une opposition réprimée, il n’en demeure pas moins qu’il apparaît pour beaucoup comme le sauveur de la nation. Et, en l’absence d’adversaire, plus rien ne semble pouvoir l’empêcher de devenir le prochain raïs, malgré les menaces proférées contre lui, hier, par le groupe islamiste Ansar Beït al-Maqdess s’il se présentait.

Viril. Quand on lui demande pourquoi