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Libération

Karzaï joue avec les nerfs de Washington

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Afghanistan . Le président refuse de signer l’accord de sécurité et accuse l’Amérique d’actes terroristes.
publié le 30 janvier 2014 à 19h46

La défiance entre Kaboul et Washington menace de virer à l’affrontement ouvert. Le chef du Pentagone, Robert Gates, a mis en garde hier le président afghan, Hamid Karzaï, lui reprochant de ne toujours pas avoir signé un accord bilatéral de sécurité entre les deux pays, pourtant conclu le 20 novembre. Le texte prévoit que 8 000 à 12 000 soldats étrangers, essentiellement américains, resteront en Afghanistan après le retrait des forces de l’Otan, fin 2014. Leur présence est jugée essentielle par Washington, notamment pour continuer ses frappes de drones dans les zones tribales pakistanaises, repère d’Al-Qaeda et de groupes jihadistes.

Mais Karzaï refuse toujours de parapher le texte, trouvant sans cesse de nouveaux prétextes. Après avoir exigé la fin des raids nocturnes des forces spéciales dans les villages afghans, il demande désormais que les Etats-Unis lancent un processus de paix avec les talibans. Ceux-ci ont toujours refusé de discuter avec le président afghan, qualifié de «marionnette des Américains».

Si Karzaï persiste, «il sera extrêmement difficile de décider d'un soutien financier aux forces de sécurité afghanes», a rétorqué le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen. «Je ne sais pas comment les Afghans pourraient payer les soldats et la police sans soutien international», a-t-il ajouté. Sur les 4,1 milliards de dollars prévus pour entraîner et équiper les forces afghanes à partir de 2015, Kaboul ne participe qu'à hauteur de 500