Longtemps en marge de la vie politique institutionnelle, la très jeune extrême droite polonaise se lance dans la course au Parlement européen, une première pour ce mouvement antieuropéen et homophobe. «Nous sommes dans l'UE qu'on le veuille ou non, mais la place de la Pologne est hors de l'UE», explique Robert Winnicki, 29 ans, leader du Mouvement national (Ruch Narodowy, RN). «Nous allons à Bruxelles pour faire sauter l'UE. Mais pour le faire, il faut d'abord y entrer, ne serait-ce que pour déposer une motion de sortie de la Pologne de l'UE ou rompre le traité de Lisbonne», ajoute Artur Zawisza, lui aussi candidat à ces élections prévues en mai.
Encagoulés. La formation s'est illustrée par ses «marches de l'indépendance» du 11 novembre, dans les grandes villes du pays, émaillées d'incidents. Lors de la dernière, ses participants, en majorité des jeunes encagoulés supporteurs de foot, ont brûlé une guérite de police devant l'ambassade de Russie et une installation artistique en forme d'arc-en-ciel en fleurs, symbole des mouvements gay, au cœur de Varsovie.
Les leaders du mouvement aiment pourtant se présenter en cols blancs distingués. C'est ainsi qu'ils exposent leur programme devant une poignée de journalistes dans leurs locaux, modestes, aménagés dans une cave dans la vieille ville de Varsovie : «Nous allons lutter contre l'idéologie du genre, aussi bien en Pologne que dans l'UE, explique Winnicki. Nous al