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analyse

La Thaïlande scindée en deux avant les législatives

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Le scrutin de dimanche est marqué par le violent clivage entre les campagnes du Nord-Est, progouvernementales, et la capitale, acquise à l’opposition.
Une manifestante antigouvernementale face à des portraits de dirigeants de l'opposition, vendredi à Bangkok. (Photo Nicolas Asfouri. AFP)
publié le 31 janvier 2014 à 20h06

Malgré les bouffées de violence de ces derniers jours et les conseils de la Commission électorale, le gouvernement thaïlandais a décidé de maintenir les législatives anticipées de dimanche. «Rien ne garantit que reporter le scrutin permettrait de résoudre les problèmes. Un report ne mettrait pas un terme aux manifestations», a indiqué le vice-Premier ministre, Phongthep Thepkanjana, après une rencontre de trois heures avec les commissaires électoraux.

Depuis début novembre, des dizaines de milliers de manifestants occupent plusieurs quartiers de Bangkok pour dénoncer la corruption du gouvernement dirigé par Yingluck Shinawatra. Mais, contrairement aux contestataires du printemps arabe, ces Thaïlandais en colère s'opposent à la tenue d'élections. «La démocratie n'est peut-être pas une bonne solution pour nous. Trop de gens ne comprennent pas encore tout le mal qu'ont fait au pays les gouvernements et la famille Shinawatra», soutient Korwika Paediramon, une jeune designer qui manifeste dans le quartier historique de la capitale. Lors du vote anticipé de dimanche dernier (destiné aux électeurs ne pouvant se rendre aux urnes ce dimanche), les opposants ont encerclé les bureaux de vote de Bangkok et réussi à faire fermer la quasi-totalité d'entre eux. De nombreux incidents ont éclaté lorsque des citoyens insistant pour exercer leur droit de vote ont été repoussés par les manifestants.

Élite. Ce nouvel épisode de la longue cris