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Libération
Dessins hors frontières (6/7)

Kichka, crayon au point sur le front israélien

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Pour le festival d'Angoulême, «Libération» est allé à la rencontre de dessinateurs étrangers dans leurs pays. En Israël, focus sur Michel Kichka, ses caricatures politiques et ses planches intimistes.
Extraits de «Deuxième génération», ed. Dargaud.
publié le 1er février 2014 à 14h01

De Michel Kichka, on découvre d’abord le sourire, une douceur qu’il porte sur les autres. Né à Liège en Belgique en 1954, il s’est installé en Israël vingt ans plus tard où il est devenu l’un des caricaturistes et illustrateur les plus connus. Ses dessins de personnages aux traits précis et aux couleurs illuminées reflètent son regard aiguisé sur sa société et le monde. Le comité qui l’a élu en 2008 lauréat du prix israélien Dosh pour la bande dessinée a décrit sa

«longue contribution à la réflexion sur l’expérience israélienne qu’il mène avec un œil critique, une main sûre et un cœur aimant».

Son rôle de dessinateur de presse dans les médias israéliens et internationaux, il le voit celui d'un «fantassin moderne de la liberté d'expression, qui reste un espace à reconquérir chaque jour. Je m'engage, je m'expose, je me bats avec mes crayons», affirme Kichka. Ces dernières années, il observe avec une certaine tristesse les évolutions de son pays : «Ce pays socialiste où j'ai émigré il y a 40 ans, a viré à droite. Ma voix est aujourd'hui celle de la minorité, appelée le camp de la paix, cet Israël libéral dans lequel je me reconnais.». Néanmoins, il relève que ses dessins, réalisés en hébreu et en français, sont aussi «l'émanation de ce pays qui est une démocratie, détail qu'on semble parfois oublier». A la question de savoir s'il existe des sujets tabous qui freinent son coup de crayon, il relève que «faire de l'humour sur la religion juive