Mouvement disparate, tiraillé entre modérés et extrémistes, pro-européens et nationalistes, l’Euromaidan, le mouvement de protestations antigouvernementales qui occupe le centre de Kiev, n’a pas un leader mais plusieurs. En deux mois, différentes figures ont émergé, en l’absence de la charismatique Ioulia Timochenko, toujours emprisonnée.
Vitali Klitschko, le boxeur
Très populaire, Vitali Klitschko, 42 ans, est le leader le plus médiatique du mouvement et celui qui incarne le plus la figure du rassembleur. Dans la foule des manifestants, on repère sa haute silhouette (2,2 mètres) de loin. Né au Kirghizistan d’un père colonel de l’armée de l’air soviétique, arrivé en Ukraine à 14 ans, il a mené l’essentiel de sa carrière de boxe côté européen, en Allemagne. Champion du monde poids lourds WBC en titre, il n’a pas encore tout à fait raccroché les gants mais a largement basculé côté politique. Il s’est présenté deux fois à la mairie de Kiev (sans succès), a soutenu activement Ioulia Timochenko et a marqué des points dans l’opinion en faisant campagne contre la corruption. Depuis les législatives d’octobre 2012, il est à la tête du parti libéral et pro-européen Udar («coup»), qui compte 40 députés (sur 450). Il a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2015. Son statut de nouveau venu en politique est plutôt perçu comme un atout. Mais il paraît avoir du mal à définir une ligne claire et peine à composer avec les factions radicalisées