Cela fait maintenant plus d'un mois que les journalistes Peter Greste et Mohamed Adel Fahmy sont détenus dans une prison au sud du Caire, coupables de travailler pour Al-Jezira. Ils ont été arrêtés le 29 décembre à leur hôtel avec leur cameraman – libéré depuis – pour avoir diffusé des informations portant atteinte à la «sécurité nationale». En Egypte, la chaîne qatarie est la seule télévision arabophone à rendre compte encore des faits et gestes des Frères musulmans, bêtes noires du régime depuis la destitution de Mohamed Morsi le 3 juillet 2013.
Dimanche soir, la chaîne égyptienne Tahrir, proche du pouvoir, a diffusé une étrange vidéo sur l'arrestation des journalistes fin décembre à l'hôtel Marriott. Sur fond de musique de blockbuster américain, le matériel des journalistes y est filmé sous tous les angles, l'intention étant visiblement de souligner leurs activités «terroristes» fomentées au sein de la «Marriott Cell». Puis l'un d'eux, l'Egypto-Canadien Mohamed Adel Fahmy est interrogé. On lui demande de donner le nom de ses collègues, ce qu'il refuse. On voit aussi l'Australien Peter Greste, un ancien de la BBC, qui n'était que de passage au Caire pour trois semaines de reportage.
Cette vidéo a relancé la mobilisation pour la libération des journalistes. Campagne sur les réseaux sociaux, pétition signée par les correspondants en Egypte de la