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Libération
Vu de Moscou

Oraison funèbre pour la chaîne russe Dojd

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Le dernier diffuseur national a lâché la télévision indépendante, après plusieurs jours d'attaques de toutes parts.
Capture d'écran de la page d'accueil du site de la chaîne Dojd, diffusant la conférence de presse des dirigeant, le 4 février. (DR)
publié le 4 février 2014 à 17h46

La question agite le milieu médiatique russe depuis plusieurs jours : Dojd va-t-elle devoir remiser micros et caméras  ? Dans les studios de la chaîne, situés dans le quartier le plus branché de Moscou, les journalistes sont venus en nombre, mardi, assister à son oraison funèbre. Natalia Sindeeva, la directrice générale, et Alexandre Vinokourov, l'actionnaire principal, ont confirmé la nouvelle : Dojd a perdu son premier diffuseur, Tricolor TV. Déjà lâchée par plusieurs opérateurs –  dont Rostelecom et Beeline  –, la chaîne rose et noir se retrouve dans une situation très inconfortable, ne comptant plus désormais que sur des relais régionaux. Et privée de ses opérateurs, Dojd peut faire une croix sur ses revenus publicitaires, indispensables à sa survie.

Les retraits successifs des différents diffuseurs interviennent après la publication d'un sondage jugé polémique. A l'occasion des commémorations de la levée du blocus de Leningrad (Saint-Pétersbourg), la chaîne avait posé à ses spectateurs la question suivante : «Aurait-il fallu livrer Leningrad [aux nazis] afin de sauver des milliers de vies ?» Scandale. Dojd fait l'unanimité contre elle à la Douma, le Parlement russe, tandis que la question est très mal reçue par une partie de la population. «C'était une erreur, nous le reconnaissons. La formulation