«Vous appelez ça une ouverture ?» Dans les couloirs de la Verkhovna Rada, le Parlement ukrainien, la députée Lesya Orobets (du parti d'opposition Batkyvshyna, la formation de Ioulia Timochenko) ne cache pas sa déception. Le matin même, tout semblait possible. Les bruits couraient que Viktor Ianoukovitch considérait la possibilité d'élections législatives anticipées. Un retour à la Constitution de 2004, qui réservait des prérogatives moindres pour l'exécutif, semblait envisageable. Certains députés de la majorité étaient prêts à revenir sur une loi d'amnistie controversée, voire à rendre leur carte du parti. «Ce matin, on parlait d'une cinquantaine de députés prêts à des avancées. Là, je n'en vois plus qu'une quinzaine au maximum. Cela veut dire que le pouvoir n'est sur le point d'accéder à aucune de nos demandes», poursuit la jeune députée, figure de l'EuroMaidan.
Le discours du chef de la majorité au Parlement, Oleksandr Yefremov, a sonné le glas des velléités d'ouverture. En condamnant l'inaction du Parlement, il a asséné que «le Président a déjà fait suffisamment de compromis [en sacrifiant son Premier ministre, Mykola Azarov, et en abrogeant une série de lois liberticides, ndlr] ». Et n'a rien offert de plus. Pour le boxeur Vitali Klitschko, figure de proue de l'opposition, «le gouvernement est le responsable de la crise». Et lui n'envisage pas de se remettre au travail «sans que la société n'ait obtenu raison».
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