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Libération

La principauté du Liechtenstein délocalise ses accouchements

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publié le 4 février 2014 à 20h06

En avril, faute de gynécologues, l’unique maternité du Liechtenstein va devoir fermer ses portes. Il aurait fallu construire un bâtiment neuf mais les sujets de la famille régnante ont trop rechigné pour mettre la main à la poche. Les trois praticiens, au bord de la retraite et débordés de travail, ont donc jeté l’éponge. Pas grand prince pour un sou, le souverain a refusé d’allonger l’argent seul. Désormais, les 200 enfants qui naissaient chaque année dans le petit Etat verront le jour en Suisse ou en Autriche, frontaliers de cet étonnant vestige de l’Europe médiévale, un confetti du Saint Empire d’à peine 25 000 citoyens et de 160,5 km².

Or, dans la dernière des monarchies alpines, où le catholicisme était encore religion d'Etat jusqu'en novembre 2012, on est conservateur de père en fils. Et l'annonce de ce renoncement, c'est la goutte de trop, car le prince souverain Hans-Adam II semble riche à milliards. Derrière l'indétrônable Monaco, son opulente principauté est, beaucoup plus discrètement, la seconde nation la plus prospère au monde. Difficile, donc, de faire avaler au petit peuple qu'on n'a plus les moyens d'accueillir des nourrissons. «Nombre de mères ne conçoivent pas de devoir se rendre à l'étranger pour accoucher», s'insurge une habitante, qui a mis ses deux enfants au monde dans ce petit hôpital à flanc de montagne, où l'on se sert encore, après chaque péridurale, un peu de mousseux entre infirmières. Le président du comité de direction de l'établissemen