Menu
Libération
récit

Menacé de boycott, Israël s’affole

Article réservé aux abonnés
L’éventualité de sanctions européennes frappant les produits des colonies en cas d’échec des négociations de paix effraie milieux d’affaires et modérés. Les nationalistes crient au chantage.
Le port d'Haïfa en août 2006. (Photo Yoav Lemmer. AFP)
publié le 5 février 2014 à 19h56

C'est la panique à Jérusalem. Dans l'attente de la version définitive de l'accord-cadre concocté par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, pour tenter de mettre fin au conflit israélo-palestinien (lire ci-contre), partisans et opposants à la poursuite de la colonisation se déchirent de plus belle. Et au plus haut niveau. Entres autres, ils s'affrontent à propos des rumeurs de sanctions économiques qui pourraient frapper l'Etat hébreu - touchant les produits venant, même en partie, des colonies - si ce dernier ne faisait pas preuve de suffisamment de souplesse face à l'Autorité palestinienne.

«Si les négociations échouent et que les Européens déclenchent un boycott, même partiel, notre économie fera un grand bond en arrière. Notre niveau de vie va diminuer. […] Le portefeuille de chacun d'entre nous sera affecté car nombre de marchés nous seront fermés», assène Yaïr Lapid, leader du parti centriste Yesh Atid («il y a un avenir»), ministre des Finances et partisan d'un accord négocié avec les Palestiniens. Pour conforter ses propos, le ministre a révélé le contenu d'une étude «confidentielle» réalisée par ses services en 2013 et selon laquelle les exportations annuelles de l'Etat hébreu vers l'Union européenne diminueraient de 20% en un an - soit une perte directe de 4,2 milliards d'euros - si Bruxelles décidait de sanctions économiques. Un coup dur auquel s'ajouterait le licenciement immédiat de 9 800 personnes dans les trois premiers mois de l