C'est la panique à Jérusalem. Dans l'attente de la version définitive de l'accord-cadre concocté par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, pour tenter de mettre fin au conflit israélo-palestinien (lire ci-contre), partisans et opposants à la poursuite de la colonisation se déchirent de plus belle. Et au plus haut niveau. Entres autres, ils s'affrontent à propos des rumeurs de sanctions économiques qui pourraient frapper l'Etat hébreu - touchant les produits venant, même en partie, des colonies - si ce dernier ne faisait pas preuve de suffisamment de souplesse face à l'Autorité palestinienne.
«Si les négociations échouent et que les Européens déclenchent un boycott, même partiel, notre économie fera un grand bond en arrière. Notre niveau de vie va diminuer. […] Le portefeuille de chacun d'entre nous sera affecté car nombre de marchés nous seront fermés», assène Yaïr Lapid, leader du parti centriste Yesh Atid («il y a un avenir»), ministre des Finances et partisan d'un accord négocié avec les Palestiniens. Pour conforter ses propos, le ministre a révélé le contenu d'une étude «confidentielle» réalisée par ses services en 2013 et selon laquelle les exportations annuelles de l'Etat hébreu vers l'Union européenne diminueraient de 20% en un an - soit une perte directe de 4,2 milliards d'euros - si Bruxelles décidait de sanctions économiques. Un coup dur auquel s'ajouterait le licenciement immédiat de 9 800 personnes dans les trois premiers mois de l