Au terme d’un processus long (plus de deux ans de travaux) et laborieux (car émaillé d’une série de crises), l’adoption de la Constitution de la Seconde République permet à la Tunisie d’entrer dans une nouvelle ère politique. Certes, la transition démocratique n’est pas achevée : l’architecture du nouveau régime et les termes du Contrat social restent à mettre en œuvre dans un contexte sécuritaire, économique et social aléatoire, difficile. Les prochaines échéances électorales (présidentielle et législatives) représentent autant d’examens de passage pour la démocratie naissante.
Il n’empêche, malgré les précautions d’usage, l’expérience – l’exemplarité ? – tunisienne détonne dans un monde arabe ébranlé par la guerre civile syrienne, le coup d’État militaire égyptien, le chaos libyen, la décomposition irakienne… Le président de la République François Hollande semble conscient de ce qui se joue foncièrement en Tunisie. En atteste sa présence à la cérémonie officielle d’adoption de la nouvelle Constitution. Un acte symbolique fort, qui doit malgré tout se matérialiser par un engagement plus significatif aux côtés de ce «peuple frère» (selon l’expression utilisée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, juste après la chute de Ben Ali…).
Si le peuple tunisien fait montre de sa volonté de prendre son destin en main et de dessiner un nouveau champ des possibles, la réalisation pleine et entière de sa révolution suppose une mobilisation plus forte de la communauté internationale. L’adop