Deux mois jour pour jour après le début de l’opération «Sangaris» en Centrafrique, Paris évoque désormais sa prolongation au-delà du mandat de six mois fixé par l’ONU, reconnaissant ouvertement les difficultés de la mission confiée aux soldats français.
Pourquoi Sangaris va rester plus longtemps que prévu
Le discours initial des autorités françaises sur une «opération coup-de-poing» en Centrafrique a vécu. Jeudi, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a reconnu sur RTL que l'intervention française irait au-delà du mandat de six mois prévu à l'origine. Paris demandera, en temps utile, sa prolongation au Conseil de sécurité. Mettant en avant une stabilisation à Bangui, par ailleurs relative, la France reconnaît que la situation hors de la capitale est des plus préoccupantes. Selon l'ONU, plus de 800 000 personnes sont actuellement déplacées à l'intérieur du pays sur une population totale estimée à 4,5 millions d'habitants. Rien qu'à Bangui, environ 400 000 personnes - soit la moitié des habitants - ont fui leurs maisons pour vivre dans des campements de fortune. Par ailleurs, près de 250 000 autres sont réfugiées à l'étranger. Ces mouvements ont certes commencé dès la fin 2012, lorsque les rebelles de la Séléka ont entamé leur offensive contre l'ex-président François Bozizé. Mais l'intervention française et la montée en puissance de la force africaine, la Misca, n'ont pas permis d'enrayer ces déplacements de population. Bien