Elle n'a bien sûr jamais servi sous les drapeaux. Ursula von der Leyen, 55 ans, est la première «IBuK» de la République fédérale, un terme jusqu'alors exclusivement masculin, désignant le «titulaire de l'autorité suprême et du commandement». En clair, le chef des armées.
Elle a beau n'avoir pas froid aux yeux, elle avouait tout de même, lors de son investiture, éprouver «un respect mortel» pour ce défi. Ancienne ministre de la Famille, puis du Travail, cette proche d'Angela Merkel se retrouve, avec cette nouvelle fonction, en pole position pour succéder un jour à la chancelière. Dans un entretien au magazine Der Spiegel, elle réclamait il y a peu un plus grand engagement militaire de l'Allemagne dans les conflits internationaux, notamment en Afrique. Cette prise de position, en rupture avec la tradition du pacifisme allemand, lui a valu bien des critiques et a relancé dans le pays un débat très émotionnel sur le rôle de la Bundeswehr.
A peine en fonction, Ursula von der Leyen a commencé par caresser ses troupes dans le sens du poil. Les soldats, habitués à un tout autre traitement, découvrent le maternage : elle s’engage à ce qu’il leur soit plus facile à l’avenir de concilier missions et vie de famille, parle de développer le nombre de crèches internes à la Bundeswehr, de mieux s’occuper des blessés et des hommes souffrant de syndrome post-traumatique et, lors de sa première visite en Afghanistan, boit son café dans le même mug en métal que les sold