Bien des Suisses-Allemands ont une panique existentielle face à l'invasion germanique qui menacerait leur culture et leur dialecte, le schweizerdeutsch, un idiome non écrit variant d'une vallée suisse à l'autre et que les Allemands ne comprennent pas sans sous-titres. Il faut de plus en plus parler le hochdeutsch - l'allemand de Goethe en vigueur au nord des Alpes - à l'hôpital ou au supermarché. Et à l'école ou à l'université, nombre d'enseignants viennent d'Allemagne.
Près de 300 000 Allemands vivent en Suisse, essentiellement dans la région de Zurich. Il y a quelques mois, une campagne d'affichage dans les rues de la ville, invitant les Allemands à «s'intégrer», avait créé un vif émoi jusqu'en République fédérale. «En Suisse, les salaires sont élevés et la vie est agréable, mais on ne se sent pas bien accueillis», résume une jeune biologiste allemande, installée en famille à Zurich. Si elle trouvait un emploi équivalent à son job à l'université, elle rentrerait en Allemagne.
Débauchages. C'est à l'attention de ces volontaires au retour que le gouvernement bavarois - confronté à un important déficit en personnel qualifié dans une région où le chômage ne dépasse pas les 3,5% - a fondé «Return to Bavaria», un bureau de placement cherchant à débaucher les Allemands vivant à l'étranger. Lors de sa dernière tournée en Suisse, avant Noël, Return to Bavaria avait réuni une centaine d'Allemands travaillant à Z