L'inquiétude est réelle. Depuis que les Suisses se sont prononcés dimanche contre «l'immigration de masse», les frontaliers français s'interrogent sur leur avenir. «On le voit à travers les appels qu'on reçoit, les gens qui passent, les témoignages sur les réseaux sociaux», confirme Jean-François Besson, secrétaire général du Groupement transfrontalier européen (GTE). «Les gens appellent pour savoir quelles vont être les conséquences de cette votation pour eux. Ils pensent que le marché de l'emploi suisse va être fermé, qu'on va les virer, leur dire de rentrer chez eux», confirme Ibrahima Diao, responsable de l'antenne de l'Amicale des frontaliers de Ferney-Voltaire (Ain).
Chômage. Cadre dans un Migros - première enseigne suisse de la grande distribution - de Lausanne, Gaëlle est titulaire d'un permis G délivré aux travailleurs de l'Union européenne. «J'ai peur des conséquences de cette votation pour mon travail. La durée de validité du permis G est de cinq ans. Est-ce qu'il sera renouvelé ?» interroge-t-elle. Sur la page Facebook du GTE, Yvette exprime la même crainte : «Eventuellement, les détenteurs de permis G se verront refuser le renouvellement. Il va y en avoir, des chômeurs qui vont aller à Pôle emploi !» Mais Jean-François Besson se veut rassurant : «Les conséquences de la votation ne seront pas immédiates. Le Conseil fédéral a trois ans pour mettre en place cette initiative.»