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Libération

Une sœur évangélique en croisade contre les amputés

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publié le 10 février 2014 à 20h36

Dieu impose de bien cruelles épreuves à ses ouailles les plus chères. C'est ce que doit penser la «sœur» María Luisa Piraquive, fondatrice de l'Eglise de Dieu ministérielle de Jésus-Christ international. Ce florissant mouvement évangélique colombien, qui chapeaute un parti en pleine croissance, le Mira, traverse depuis trois semaines une pluie de scandales. «Une véritable campagne de démolition», s'est indignée Gloria Díaz, l'une des quatre parlementaires du mouvement.

Le chemin de croix a débuté par une indiscrétion. Un proche de la famille Piraquive a diffusé mi-janvier une vidéo sur laquelle la fondatrice expliquait qu'il fallait interdire le prêche aux mutilés. «Les gens ne vont pas trouver agréable de voir un prédicateur avec un seul bras. Par responsabilité, d'autres diraient par esthétique, nous ne le mettons pas en chaire.» Sur un autre enregistrement, des fidèles insistent timidement : et ce pasteur qui a juste des doigts en moins ? Et cet autre, aveugle ? Interdit de chaire, tranche la «reine» autoproclamée. Son message a fait le tour des réseaux sociaux, en moins de temps qu'il n'en faut à un soldat colombien pour perdre un membre sur une mine de la guérilla. L'image de rigoureuse charité chrétienne des parlementaires du Mira, qui avaient défendu une loi contre les discriminations, a pris un vilain coup à cinq semaines des élections législatives du 9 mars.

Depuis, des déçus ont évoqué dans la presse les méthodes de cet empire, qui revendique plus d