Certains appellent cela un «retour vers ses racines» et d'autres «une bonne occasion d'obtenir un passeport européen à l'œil». En tout cas, la nouvelle loi espagnole accordant aux descendants des Juifs expulsés en 1492 par Isabelle la Catholique le droit de recouvrer la nationalité de leurs lointains ancêtres - donc le droit de circuler et de travailler librement dans l'Union européenne - soulève une vague d'euphorie parmi les Israéliens d'origine séfarade. Certes, le texte n'est pas encore voté, mais le gouvernement de Madrid a annoncé vendredi qu'il le soutient. «C'est une juste mesure de réparation», a déclaré le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardón. Selon les estimations, la future loi concerne environ 3,5 millions de Juifs, parmi lesquels une grande partie de ressortissants de l'Etat hébreu originaires du Maghreb et du bassin méditerranéen.
Le recouvrement de la nationalité espagnole par les descendants des expulsés de 1492 ne sera pas automatique, puisque les candidats devront prouver leurs origines ibériques de toutes les manières envisageables. Par leur nom, par des témoignages, par la connaissance du ladino (la langue judéo-espagnole parlée par les expulsés de l’époque), voire en exhibant des documents historiques étayant leur dossier. Cependant, la lourdeur de cette procédure n’effraie pas les Israéliens habitués aux pratiques kafkaïennes de leur propre administration. Leur motivation est d’autant plus élevée que la nouvelle loi