Anticipons de douze ou dix-huit mois, peut-être de moins. Après bien des blocages dans les négociations ouvertes à l’automne, les grandes puissances et l’Iran trouvent un compromis sur la question nucléaire. Anticipons car, si ce n’est pas scellé, c’est le plus probable puisque tout y pousse aujourd’hui.
Les Etats-Unis le souhaitent car ils ne veulent surtout pas qu’un échec de ces négociations les oblige à aller bombarder les sites iraniens. Ils ne veulent pas s’engager dans une nouvelle guerre au Proche-Orient. Ils veulent, au contraire, pouvoir se désengager de cette région devenue moins essentielle pour eux depuis qu’ils ne sont plus dépendants de son pétrole grâce à leurs gaz de schiste et depuis, surtout, que la Chine est leur principale préoccupation, économique et militaire. Les Etats-Unis continueront donc de mener ces négociations avec beaucoup de souplesse et le président iranien, Hassan Rohani, n’est pas moins déterminé qu’eux à faire les concessions nécessaires à un accord dont son pays ne plus se passer.
L’économie iranienne est dévastée par les sanctions économiques qu’a suscitées la volonté de la République islamique de se doter de la bombe. Chute spectaculaire de la production industrielle et des exportations pétrolières, inflation galopante, essor du chômage et envolée des prix, l’Iran ne peut plus faire face au blocus dont il est l’objet. Il doit renoncer non pas à la possibilité théorique de devenir un jour une puissance nucléaire car il en a d’ores et déjà