Menu
Libération
Analyse

Une nouvelle lune de miel militaire

Article réservé aux abonnés
Washington a salué Serval, mais rechigne à s’impliquer plus au Sahel ou en Centrafrique.
publié le 11 février 2014 à 21h36

Tout avait plutôt mal démarré, au printemps 2012, vu de Washington : un socialiste élu à l’Elysée, qui en plus avait clamé pendant la campagne son intention de retirer les troupes françaises d’Afghanistan au plus vite. Près de deux ans plus tard, l’ambiance a changé du tout au tout : l’Amérique d’Obama a déroulé le tapis rouge à François Hollande, l’ami français. Un retour en grâce porté pour l’essentiel par la coopération stratégique entre les deux pays, principalement dans le Sahel. Mais aussi, sans doute, par une dose de mauvaise conscience côté américain suite à l’épisode syrien de cet été.

Le tournant a eu lieu au Mali l’an dernier. L’administration Obama a apprécié l’engagement résolu de Paris dans la lutte antiterroriste dans le Sahel et l’a fait savoir en soutenant l’opération Serval. Les Etats-Unis ont ainsi fourni des avions ravitailleurs, du transport logistique et du renseignement aux Français. Par la suite, ils ont accepté de leur vendre séance tenante deux drones d’observation, lesquels ont depuis rejoint leur base à Niamey, au Niger, aux côtés d’aéronefs américains déjà déployés sur place.

Statique. Désormais, Paris voudrait capitaliser ce soutien en incitant les Américains à formaliser un partenariat dans le Sahel pour empêcher les réseaux jihadistes de renaître ailleurs dans une zone difficile à contrôler. En visite préparatoire fin janvier à Washington, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé la création