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Libération
décryptage

La Centrafrique en mal de renforts

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Face à l’ampleur des exactions, ONU et ONG appellent à une hausse des moyens militaires.
Des soldats français de l'opération Sangaris devant une maison brûlée et pillée dans le 5e district de Bangui dimanche. (Photo Issouf Sanogo. AFP)
publié le 12 février 2014 à 21h06

Plus de deux mois après le début de l’opération Sangaris en Centrafrique, l’exode des musulmans se poursuit. Alors que le risque de partition du pays prend corps, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, appelle Paris à envoyer d’urgence des renforts militaires.

Quelle est la situation sur le terrain ?

Malgré la présence des 5 400 soldats de la force africaine et des 1 600 militaires français de l'opération Sangaris, la situation continue de se détériorer. Ciblés de manière aveugle par les milices anti-balaka («anti-machettes» en sango), les civils musulmans - entre 15 et 20% des 4,6 millions de Centrafricains - fuient des zones entières du pays. Hier, le patron du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), Antonio Guterres, a dénoncé un «nettoyage ethnico-religieux en cours». De fait, malgré la présence de l'armée française, comme à Bossangoa (300 km au nord de Bangui), ou l'action modératrice de responsables religieux, comme dans la localité de Bozoum, la coexistence pluriséculaire entre musulmans et chrétiens a volé en éclats.

Selon les décomptes de l’ONU, un quart des habitants est déplacé à l’intérieur du pays. Par ailleurs, depuis décembre 2012, date à laquelle les rebelles de la Séléka ont lancé leur offensive contre l’ex-président François Bozizé, 246 000 personnes se sont réfugiées au Tchad, au Cameroun et en république démocratique du Congo.

Ces mouvements massifs provoquent une «catastrophe humanitaire»,