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Libération
Reportage

Au Venezuela, le pouvoir mate les manifestants

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Les violences ont fait trois morts mercredi à Caracas, le président Maduro dit avoir «évité un coup d’Etat».
Un manifestant devant une rangée de police anti-émeute, mercredi à Caracas. (Photo Jorge Silva. Reuters)
publié le 13 février 2014 à 20h26
(mis à jour le 14 février 2014 à 11h57)

En pleine crise économique, l’opposition vénézuélienne avait appelé à manifester pacifiquement, mercredi, contre le pouvoir de Nicolás Maduro, le pâle successeur de Hugo Chávez. Mais les étudiants voulaient en découdre. Ce soir-là, après plusieurs heures de guérilla urbaine, 3 morts et 66 blessés étaient à déplorer dans la capitale.

«Nous n'avons plus peur, crie une étudiante tout en se protégeant le visage d'un foulard. C'est fini tout ça, la pénurie, l'insécurité, ce gouvernement dictatorial, basta !» Les manifestations de ras-le-bol généralisé ont commencé il y a une semaine en province et viennent d'atteindre Caracas. Sur l'avenue de l'Université, des jeunes lancent des pierres contre un cordon de policiers impassibles. Masques à gaz, cocktails molotov, sacs bourrés de cailloux, ils sont prêts au combat. «On a besoin de morts pour être entendus», dit un autre, tout enturbanné avec son tee-shirt.

Foulards. Soudain, c'est le cri d'alarme. Dans une petite rue adjacente, la police a fini par laisser passer une dizaine de motards qui tirent à balles réelles sur les manifestants. Les «collectifs», ces groupes de choc révolutionnaires, sont immédiatement montrés du doigt. Vêtus de noir, ils sont difficilement identifiables, mais Johanna, une voisine, assure les avoir reconnus : «Ils portaient leurs foulards noirs et rouges.» Alors que les manifestants répliquent à coups de cocktails molotov, les douilles de