Ville méridionale de 7 millions d'habitants, Dongguan est célèbre à travers toute la Chine pour deux choses : son rôle historique dans la première guerre de l'opium au XIXe siècle et le nombre aujourd'hui impressionnant de ses lupanars. Plus d'une centaine de milliers de prostituées y exercent leur commerce profane dans une sérénité d'ordinaire jamais troublée. Les bordels ont des menus imprimés proposant de savoureuses galipettes, du «rêve du dragon» en passant par les «dix-huit virages de la route de montagne» et le «jeu du pipeau».
Sauf que cette semaine, soudainement, les autorités ont décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière. Près de 2 000 salons de massages, karaokés, saunas, hôtels, «centres de loisirs» et de «bien-être» ont été perquisitionnés. L'opération de «balayage du vice» a mobilisé 9 000 policiers. Un député de l'Assemblée nationale du peuple, patron d'un cinq étoiles louche appelé Crown Prince Hotel, a été interpellé lundi. Embarqués aussi, huit gradés de la police municipale soupçonnés de toucher des pourcentages.
Chute boursière. Le nombre de prostituées chinoises est estimé à 6 millions par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'industrie du sexe représenterait 6% du produit intérieur brut (PIB) national, selon l'économiste Yang Fan, de l'université Zhengfa de Pékin. Une authentique campagne nationale contre la prostitution pourrait sérieusement ralentir