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Matteo Renzi, l’électrochoc de la gauche

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Le nouveau patron des démocrates italiens ravit la place de président du Conseil à Letta, son camarade de parti.
Matteo Renzi lors d'un congrès du Parti démocrate le 29 octobre 2012 à Milan (Photo Olivier Morin. AFP)
publié le 13 février 2014 à 21h36

Il n’aura pas résisté plus de trois mois à la tentation. Vainqueur des primaires du Parti démocrate (PD) en décembre, avec plus de 67% des voix des 3 millions de votants, le bouillonnant maire de Florence, Matteo Renzi, réclame les clés de l’Italie. Agé de 39 ans, le nouveau secrétaire du Parti démocrate a clairement fait comprendre à son camarade et actuel président du Conseil, Enrico Letta, qu’il fallait qu’il fasse ses valises et lui cède la place. Hier soir, celui-ci a pris acte du fait que son parti l’abandonnait et a annoncé qu’il remettra sa démission aujourd’hui au président de la République.

Il y a encore quelques jours, le jeune secrétaire jurait pourtant ses grands dieux que le gouvernement n'était pas menacé, qu'Enrico Letta pouvait rester «serein». Il n'en multipliait pas moins les critiques sur «l'immobilisme» du président du Conseil. «La batterie du gouvernement est à plat», a-t-il finalement décrété il y a quelques jours, en commençant à faire circuler le nom de ses futurs ministres. Hier, à l'issue d'une réunion de la direction, Matteo Renzi a définitivement abattu ses cartes : «La situation réclame de l'énergie et la force d'un changement.» Et d'appeler à la formation «urgente» d'un nouveau gouvernement. Une exigence approuvée par la direction du PD par 136 voix contre 16. Prenant pour prétexte la dramatique situation économique et sociale du pays, stigmatisant ce qu'il considère comme l'inertie de l'actuel gouver