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Libération

«Allumer la rue», la stratégie risquée de l’opposition

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Les manifestations et violences pourraient mener à une confrontation sanglante avec les milices du régime et à une division des anti-Maduro.
publié le 14 février 2014 à 20h06

Un classique du genre. Pour retrouver un semblant d'unité autour de sa personne, mais également dans une famille politique divisée et sceptique, le président Nicolás Maduro évoque le spectre d'un coup d'Etat fomenté par l'extrême droite. Comme, en son temps, son prédécesseur Hugo Chávez, il use et abuse de la soi-disant menace «fasciste» et même «nazie» qui pèserait sur la démocratie vénézuélienne. A une nuance près : Chávez a réellement essuyé les tirs d'une opposition musclée qui, le 12 avril 2002, l'a chassé du pouvoir pendant quarante-huit heures. Cible des secteurs les plus ultras de la droite locale, en particulier de la puissante fédération patronale Fedecamaras, l'ex-président n'avait dû son salut qu'à une vaste mobilisation populaire et à la loyauté des commandos de l'armée dont il était issu.

«Golpe». A l'époque, le très conservateur président américain George W. Bush avait donné sa bénédiction à la tentative de «golpe». Il avait par la suite affectueusement reçu l'une des actuelles pasionarias de la révolte anti-Maduro, la députée de l'Etat de Miranda (jouxtant la capitale Caracas) María Corina Machado. A 46 ans, cette élégante héritière de la grande bourgeoisie locale, proche des secteurs putschistes et un temps inquiétée pour avoir été financée par le National endowment for democracy (Ned), qui dépend du département d'Etat américain, est l'une des plus virulentes opposantes au président vénézuélien.