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Libération
Reportage

En Afrique du Sud, la révolte des townships sous le feu

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A l’approche des élections, les émeutes sociales sont sévèrement réprimées.
Un jour de révolte à Sebokeng, dans le sud de Johannesbourg, le 7 février. (Photo Siphiwe Sibeko. Reuters)
par Patricia Huon, Correspondante à Johannesburg
publié le 14 février 2014 à 19h26
(mis à jour le 17 février 2014 à 10h26)

Des pierres volent au-dessus des têtes, la police réplique avec des tirs de balles en caoutchouc. La foule crie sa colère, avant de battre en retraite au milieu de barrages érigés avec des rocs et des ordures. Un petit groupe de manifestants se réfugie derrière un mur, alors qu’un véhicule blindé fait irruption dans une allée, entre les cabanes de tôle ondulée. Nouveaux jets de pierres, nouveaux tirs, suivis de deux grenades assourdissantes.

Le week-end dernier, Bekkersdal, un township pauvre de l'ouest de Johannesburg, était le théâtre de scènes de guérilla urbaine. En Afrique du Sud, des manifestations, souvent violentes, ont lieu chaque jour depuis le début de l'année. A travers le pays, les revendications sont identiques : un meilleur accès aux services de base, tels que l'eau courante, l'électricité et un logement décent pour se loger. «Cela fait des années qu'on nous promet un changement, mais je ne vois aucune amélioration», dit Innocentia Modise, 25 ans, née à Bekkersdal. Elle n'a jamais travaillé et vit avec ses trois jeunes enfants dans le bidonville qui borde la petite ville minière. «Personne ne vient vider les toilettes ou ramasser les tas de détritus qui pourrissent au soleil, se plaint-elle. Les enfants jouent à côté, puis tombent malades.»

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